Hello world

À force de prendre des notes éparpillées et de tourner en rond dans des réflexions, il fallait que je trouve un moyen de coucher tout ça. Pour mettre de la cohérence là-dedans et rentrer plus en profondeur.

Hello world
Photo by Clay Banks / Unsplash

Oui je sais, j'aurais pu trouver plus inventif comme titre pour un premier article de blog. Mais que voulez-vous, ça fait presque 50 ans qu'on apprend aux développeur.ses du monde entier à dire bonjour au monde dès qu'on fait quelque chose de nouveau. Au moins, on nous apprend à être poli.

En toute honnêteté, outre vous accueillir, ce post me sert surtout d'entraînement avec mon interface d'édition (ghost.org), de "préface" pour les articles à suivre et de remplissage du site. Pas d'inquiétude, des posts plus complets arriveront par la suite. Leur sujet et principaux points à aborder sont déjà trouvés. C'est justement pour cette raison que j'ai décidé de lancer cette expérience. À force de prendre des notes éparpillées et de tourner en rond dans des réflexions, il fallait que je trouve un moyen de coucher tout ça. Pour mettre de la cohérence là-dedans et rentrer plus en profondeur.

Moi qui suis davantage friand du format audio (beaucoup plus pratique quand on prend les transports ou fait la vaisselle), je me suis surpris à apprécier de nouveau le texte et m'abonner à quelques blogs. Un format moins passif. On n'est plus baladé d'une idée à une autre, en suivant le flot de parole et de la narration. On a les faits devant les yeux. On reconstruit le sens des phrases, et on assemble nous-mêmes les notions qu'on veut aborder avec nous. On revient en arrière pour vérifier qu'on a bien tout compris. On surligne, on screenshot et on partage les extraits qui nous semblent important.

Mais la lecture n'est que la moitié du tableau. Je suis en train de lire More Than Words de John Warner et il faut dire que la plupart des concepts évoqués m'ont attiré. Le fait que l'humain est un être de dialogue, et que c'est l'un des meilleurs moyen que l'ont ait trouvé pour réfléchir. Que pour partager ces réflexions, le support écrit est le plus durable.

Même si c'est le plus malléable et déformable. Une fois qu'un texte est distribué au public, ses mots et leurs intentions ne sont plus la propriété de l'auteur.e, mais du public. C'est à lui d'y trouver un sens. Platon avec Phèdre, Matrix avec les pilules, Alain De Greef avec Michael Kael, tout ça.

Mais écrire n'est pas seulement le meilleur moyen de partager ses idées. C'est également le meilleur pour les raffiner. Rien que le paragraphe précédent a été réécrit 3 5 fois, juste pour trouver la bonne formulation. Est-ce que je suis certains d'avoir bien compris une notion avant d'en parler ? Est-ce que je suis suffisamment intéressant pour le public cible, et au moins assez clair et divertissant pour les autres ? Est-ce que ça vaut le coup de la partager ?

Autant de questions que je me pose avant de faire une intervention, le vendredi après-midi avec d'anciens collègues, le matin avant d'animer un cours, ou quand je prépare une conférence.

Je pense, donc je suis, donc j'écrit
- Baudelaire, ou son cousin, je sais plus

Et j'ai donc décidé de faire ça, au moins une fois par mois, pour ce site. Peut-être plus si quelque chose m'énerve. Trouver un sujet, en apprendre sur ce sujet, le digérer, m'interroger dessus, organiser les notions connectées et les raffiner en tapant sur des touches de clavier. Peut-être que ça me gavera au bout de 3 semaines, ou peut-être que je finirai à cours d'idée avant. Mais je ne le saurais qu'en essayant. Et qui sait, peut-être que mon radotage intéressera quelqu'un. Parce que partager au travers d'interventions, de cours ou de conférence n'est pas assez. Que parfois les conventions sociales, le cadre ou le manque de temps fait qu'on ne peut pas aborder n'importe quel sujet avec n'importe qui en synchrone. Finalement, c'est peut-être pour ça aussi que je le fais - parce des gens ont été là pour moi, qu'ils le sachent ou non, pour m'apprendre et me faire grandir. Et que si je ne le fais pas en retour, ça ne serait pas leur rendre justice. Que c'est normal de vouloir faire partie de cette chaîne, faire en sorte qu'elle ne s'arrête pas, transmettre à mon tour le peu de trucs que je sais. Parce que j'ai aussi compris que le monde du dev ne se limitait pas seulement à nos éditeurs, nos commits et nos VPS. Au contraire, on s'intègre dans des contextes et on est pertinent qu'au sein de ces contextes. Sociaux, économiques, politiques, géographiques. Et bien souvent, cette relation est toxique pour l'un ou l'autre. Qu'il est important d'en parler.

Et pourquoi pas faire un peu bouger les lignes.